Transformer pour « se mouvoir dans l’incertain et le complexe ». Tout est dit, s’agissant de dresser le profil de « l’entrepreneur transformateur » capable de créer ou reprendre une start-up, voire tout simplement d’en consolider ou réarticuler le business model.
Tout est dit, s’agissant de dresser le profil de « l’entrepreneur transformateur » capable de créer ou reprendre une start-up, voire tout simplement d’en consolider ou réarticuler le business model. Dans un excellent article tout récent, Dominique Vian souligne très justement la nécessité de faire émerger ce nouveau type d’entrepreneur. Assurément un être singulier.
Portrait-robot
Il s’agit indéniablement d’un homme ou d’une femme doué d’un charisme hors pair qui allierait à la fois capacité à entraîner ses troupes, autonomie de pensée et d’action, mais également rigueur et sens du risque. Ajoutons à cela une grande facilité à s’acquitter de tâches très variées sans se départir pour autant d’une bonne aptitude à convaincre, à négocier… et à décider.
Une aisance à faire face à un grand nombre d’incertitudes auxquels on n’est pas vraiment préparé, si ce n’est mentalement. Une intuition suffisamment pertinente et juste pour appréhender les évolutions de son environnement et progresser sans disposer de toutes les données des situations auxquelles on a à faire face. La faculté d’anticiper et de prendre des décisions rapidement, avec des informations souvent très partielles.
Il s’agit là d’une qualité essentielle, surtout lorsqu’il s’agit de s’insérer dans un terrain de jeu qui est déjà occupé par des acteurs en mouvement, très au fait de la partie qu’ils jouent et ne souhaitant pas voir entrer de nouveaux joueurs venant perturber un ordre établi fondé sur des flux de savoir-faire, de technologies, de produits et de services en perpétuelle évolution. Cet ordre établi dont ils savent pertinemment que vous êtes potentiellement capable de le modifier à votre avantage si vous en avez compris tous les ressorts et tous les arcanes.
Détermination et courage
Et ce n’est pas tout, notre « transformateur » doit être doué d’autres qualités. L’adaptabilité, la détermination, la constance, le courage, la capacité à ne jamais abandonner, l’empathie et la capacité à transmettre à ses associés et collaborateurs passion, esprit du risque et exemplarité dans toutes les situations. Sans oublier la capacité à se créer son propre modèle de succès et d’échec.
Le leadership, l’optimisme et l’enthousiasme pour être capable de gagner la confiance et le respect par une présence naturelle qui ne laisse pas indifférent, sans oublier les compétences qui vont bien avec. Et enfin, une solide confiance en soi et une énergie assez contagieuse pour mettre en mouvement les forces et les personnes en présence et tirer parti des opportunités qui se présentent tout en gérant de façon à la fois clairvoyante et pointue les risques multiples qui jalonnent la mise en œuvre de toute vision et stratégie d’action. Toutes qualités qui, dans le règne animal, feraient du zèbre un individu comparable. Jugez-en.
Un vrai « zèbre »
À l’instar de l’entrepreneur, le zèbre dispose en effet de caractéristiques exceptionnelles. Savez-vous qu’aucun zèbre ne porte les mêmes rayures que ses congénères ? Il est unique comme chaque entrepreneur l’est dans son génie innovateur, dans sa créativité ou son pragmatisme. C’est un animal réactif tout comme doit l’être un entrepreneur. Il peut tenir debout seulement vingt minutes après sa naissance et peut se mettre à courir dans l’heure qui suit.
C’est une sorte de rebelle qui ne s’est jamais laissé dresser, à l’instar d’un entrepreneur qui échappe souvent aux codes classiques et recherche par nature une grande autonomie. C’est un opportuniste et un innovateur à sa façon. Dans le bestiaire de la savane, il est toujours le premier à rechercher et surtout à trouver les prairies vertes pour tous les autres occupants de l’Arche de Noé. Il peut voir la nuit, et en couleur ! Ce qui fait de lui une sorte de « visionnaire », comme l’est à sa manière un entrepreneur, doté d’une double vision : celle de la stratégie et celle de l’exécution.
C’est également un leader. N’est-ce pas lui qui prend la tête des troupeaux dans les grandes migrations du Serengeti ? À l’identique de l’entrepreneur qui entraîne ses clients, ses collaborateurs et ses partenaires sur des territoires nouveaux : ceux de la rupture et de la nouveauté. C’est une quasi-certitude. Il n’y a probablement pas d’animal plus proche de l’entrepreneur que le zèbre… Darwin aurait-il manqué une étape dans sa théorie de la « sélection naturelle » ?
Gilles Bouchard
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