Participation de l’EBA au colloque national JNI – Journée Nationale des Ingénieurs et Scientifiques de France
Intervention de Xavier Fontanet
Belle matinée de cours magistral, animée par Xavier Fontanet, reconverti pour la seconde édition des JNI en professeur émérite de stratégie… Nous passons trois belles heures à écouter ses anecdotes illustrant avec brio et simplicité ses meilleures recettes lui ayant permis de mener Beneteau ou Essilor sur la voie de la croissance. Après avoir insisté sur la nécessité de mesurer de façon analytique la performance de son business, Xavier nous explique la stratégie des petits cochons mettant en exergue l’impact de la densité géographique sur la rentabilité ou encore à quel point l’effet d’expérience peut renforcer la rentabilité quand la part de marché est forte et bien établie. Pour réussir sa croissance dans une entreprise de service ou de distribution, il est donc recommandé de nettoyer sa ville en tuant ses concurrents avant de sortir de son territoire pour conquérir de nouveaux pays. Il est alors essentiel de sélectionner ses nouveaux pays en fonction du niveau concurrentiel le plus faible, afin de croître plus vite, telle l’onde de propagation d’un virus… Après quelques rappels nous permettant de réconcilier finance et stratégie, Xavier nous suggère de systématiquement limiter la distribution de dividendes et d’augmenter l’endettement pour permettre à l’entreprise de soutenir sa croissance Grace à l’effet de levier. Si ce n’est pas simple de soutenir vis-à-vis de ses actionnaires une politique de limitation des dividendes, elle est essentielle pour générer une croissance saine et devenir rapidement leader sur son marché.
Quelques initiatives de dispositifs d’accélération de l’innovation dans l’industrie
Chez Safran, comme l’explique Didier Godart en charge de l’innovation, la mise en place d’un réseau interne de l’ordre de 500 entrepreneurs permet de piloter et structurer des innovations à haut risque ou ayant un intérêt transverse pour le Groupe. La collecte et la sélection d’idées émanant de ce réseau d’experts entrepreneurs permet ensuite d’aboutir de façon très concrète à la mise en place de démonstrateurs, tout en évaluant méthodiquement le BRL (Business readyness level), index reliant l’idée à son marché. Denis Gardin, SVP Innovation, chez Airbus Group, expose qu’une cellule de valorisation des brevets pouvant être essaimées à l’extérieur du Groupe permet de relier les ingénieurs de R&D à de nouveaux marchés. À titre d’illustration, des technologies de réalité augmentées développées sur des chaînes de montage d’avions ou encore des outils de maintenance prédictive basées sur des algorithmes de type big data pourraient trouver de nouveaux utilisateurs industriels dans le médical ou encore l’industrie ferroviaire. En conclusion, Yves Lapierre, Directeur Général de l’INPI, rappelle que l’on oublie trop souvent de raisonner propriété industrielle dans son business plan, sachant que l’ordre de grandeur du coût de la propriété industrielle est de l’ordre de 4 à 5% du coût de développement d’un produit.